La sécurité :

Même les Samourais avaient pour règle de ne pas blesser leurs prisonniers, alors toi qui a faite tienne la règle du « sûr, sain et consensuel », tu y seras particulièrement attentif.

Bien évidemment tu auras étudié l’art des nœuds et les techniques propres aux jeux de cordes en regardant les tutoriaux présents sur quelques sites et en potassant les livres traitant de ce sujet (j’en ai mis quelques-uns en lien) mais l’idéal sera encore une fois d’apprendre auprès d’un de tes pairs. Se lancer dans les suspensions sans un Maître à tes côtés serait aller au devant de graves problèmes, les suspensions ne peuvent s’apprendre dans les livres. Connaître les cordes n’est pas tout, un bondage c’est l’interaction entre une corde et le corps de ta partenaire alors il te faudra apprendre aussi le corps humain et ses impératifs.

Voici quelques points clefs à ne pas méconnaître mais c’est a toi d’acquérir les connaissances nécessaires à une pratique en sécurité de ces jeux. Pourquoi n’irais-tu pas passer un brevet de secourisme, cela te servirait non seulement pour les jeux de cordes et les autres moments de ta vie BDSM mais aussi dans ta vie quotidienne ?

Os et articulations :

Les fractures sont très rares, sauf évidemment en cas de chute, et ne pourraient qu’être le résultat d’une faute grave lors d’une manipulation de la soumise. Les articulations sont par contre en « première ligne » lors d’un bondage. Un des premiers buts étant d’immobiliser la soumise, il est évident que cela passe par le blocage et la contrainte des articulations. Chaque articulation a une amplitude de mouvement maximum et même chez un gymnaste très entraîné, celles-ci ont des limites qu’il convient de respecter. Pousser une articulation hors de ses limites entraînera une distension ligamentaire, responsable d’une entorse et si le mouvement se poursuit surviendra une rupture des ligaments avec luxation de l’articulation. Le mouvement qui provoque la lésion peut être un mouvement brutal. Il faudra aussi se méfier des tractions longues sur une articulation en position limite qui, lorsque surviendra un relâchement musculaire dû à la fatigue, pourront entraîner une luxation.

Pour éviter des problèmes ostéo-articulaires, il conviendra, évidemment, de respecter les limites imposées par la souplesse de ta partenaire. À moins d’être gymnaste ce n’est que par un long travail d’assouplissement et en n’oubliant pas de s’échauffer avant la séance que ta partenaire pourra, sinon rivaliser, du moins approcher la souplesse de ces filles dont les photos te font tant rêver sur les sites Japonais. Il est classique de dire qu’il faut limiter à 25 kg la charge imposée à un segment de membre, c’est une bonne pratique qu’il convient de respecter. Le bassin et le thorax (sous réserves d’y avoir inclus les bras) sont par contre des structures résistantes sur lesquelles il faut asseoir l’édifice de cordes.

Vaisseaux et nerfs :

Si tu as suivi des cours de secourisme, tu as dû apprendre les points de compression (les points où appuyer pour arrêter une hémorragie), tu l’as deviné ce sont les points où il ne faut surtout pas appuyer lors d’un bondage sous peine d’arrêter la circulation d’aval. Mais même en dehors de ces points si tu sers trop tes cordes tu risques de couper la circulation. En premier c’est le retour veineux qui est bloqué faisant prendre à la zone atteinte une couleur violacée, si les liens sont plus serrés c’est la circulation artérielle qui est bloquée le segment sous-jacent devenant alors blanc et froid. L’arrêt de la circulation entraînera une souffrance des cellules puis leur mort provoquant des lésions irréversibles. Tu devines aisément le risque majeur que représentent des cordes au niveau du cou, ce sont des pratiques à réserver aux experts en hojo-jutsu. (photo d’un hojo jutsu) Au niveau des membres, les nerfs suivent des trajets, le plus souvent parallèles aux axes vasculaires, ceux-ci peuvent aussi êtres lésés par une corde trop serrée. Les signes seront plus discrets se limitant à une petite perte de sensibilité surviendra ensuite une perte de mobilité. Le nerf le plus souvent touché est le nerf radial dans son passage à la face interne du bras entraînant une perte de sensibilité voire de motricité des 3 premiers doigts et du poignet.

Pour limiter les risques d’accidents vasculo-nerveux ce n’est pas tout de serrer avec prudence tes cordes, il te faudra fréquemment vérifier la circulation et la sensibilité des différentes zones critiques. Les modèles professionnels sont habituées à signaler toute gène, tout fourmillement, ta partenaire, elle, sera dans son monde de sensations à mille lieus des ces contingences, à toi de gérer pour elle.

La respiration :

S’il est évident qu’une corde placée autour du cou provoquera, en plus des problèmes circulatoires déjà évoqués, une gène respiratoire, ce n’est pas la seule situation où la fonction respiratoire de la soumise peut être menacée. Des cordes serrées autour du thorax entraveront les mouvements de celui-ci avec les conséquences sur la mécanique respiratoire que tu peux aisément imaginer. Plus complexe à comprendre sont les situations où, alors qu’aucune corde n’enserre le thorax, c’est la position imposée au corps qui, en entraînant une hyper extension du thorax, contrarie les mouvements respiratoires. La plus classique et dangereuse est la position en hyper lordose que l’on observe lors des hoggtied. (photo d’un hogtied) Certaines positions bras au-dessus de la tête couplées à une traction du corps vers le bas peuvent aussi créer une telle situation.

Pour éviter les problèmes respiratoires, il faudra que les mouvements de la cage thoracique de ta partenaire puissent garder une amplitude suffisante, que ce soit en évitant les positions trop extrêmes ou en enserrant son thorax dans des cordes trop serrées. Lorsque tu envisageras d’exercer une traction sur le harnais thoracique, comme cela est le cas lors des suspensions par exemple, il faudra y inclure les bras de façon à ce que ceux-ci réalisent un cadre sur lequel s’exercera la pression. Enfin comme je te l’ai déjà conseillé précédemment ne passe aucune corde autour du cou de ta partenaire.

Les dix commandements du bondage en sécurité :

  • Ne jamais laisser sa partenaire entravée seule.
  • Avoir toujours à portée de main un outil adapté pour couper les cordes.
  • Utiliser des cordes de bonne qualité et en bon état.
  • Être conscient de ses limites et ne pas faire un bondage sans y avoir été formé.
  • Respecter les limites physiques de sa partenaire.
  • Ne pas entraver la respiration de sa partenaire.
  • Surveiller périodiquement la conscience de sa partenaire.
  • Contrôler fréquemment la bonne coloration et sensibilité des tissus.
  • Veiller au confort de sa partenaire, avant pendant et après la séance.
  • Ne pas oublier que le bondage est un plaisir partagé.